Bonjour, je m'appelle E., j'ai 25 ans et je lutte contre l'acné depuis presque quinze ans

Bonjour les filles, j'espère que vous allez bien.

En ce qui concerne l'article d'aujourd'hui, il sera à coeur ouvert ou ne sera pas. Par coeur ouvert, j'entends parler sans détours, voire même sans pudeur d'un fléau qui me poursuit depuis des années, et particulièrement ces derniers temps : l'acné. Pourquoi vous faire un article spécialement consacré à l'acné ? Et bien tout simplement parce que je ressens le besoin presque vital de me confier à ce sujet, quitte à tout déballer, même les détails les moins glams. Ce n'est pas trop mon genre d'exposer ma vie privée sur le net (c'est paradoxal pour une blogueuse de dire ça car il faut bien avouer qu'elle s'expose bien volontairement à longueur d'articles !), mais là, je vais déroger à la règle, car comme je l'ai dit, j'en ai besoin. Et qui sait, peut-être que certaines d'entre vous se retrouveront dans ce post.

Donc l'acné. Par où est-ce que je peux commencer à propos de l'acné ? Par le début, ça sera peut-être plus simple. J'ai commencé à avoir de l'acné assez (très ?) tôt, c'est-à-dire vers 11 ou 12 ans, en même temps que tout le tralala hormonal / menstruel / pubère / peu importe comment vous appelez ça. Mon acné se caractérisait par des boutons, et principalement par des boutons très rouges. En plus de ces micro-kystes, j'avais aussi de temps à autres des boutons blancs (parfois même pas très blancs si vous voyez ce que je veux dire... Je vous avez prévenu pour les détails glamours !), et une peau grasse permanente. Bref, que du bonheur. Cependant, je n'ai jamais souffert d'acné "corporelle", contrairement à certaines filles que je côtoyais au collège, de points noirs ou encore d'acné conglobata (qui se caractérise pas des boutons et cicatrices très rouges, très profonds et très diffus. Probablement le pire type d'acné auquel on puisse être confronté). Quelque part dans mon malheur, je suppose que je faisais quand même figure de chanceuse.

Mon acné était donc uniquement localisée sur le visage. Mais sur absolument tout le visage : joues ; front ; menton ; nez ; sourcils ; cou ; oreilles. Pas facile à assumer quand on est ado, même si c'est le lot de beaucoup d'entre nous. Et en plus de devoir supporter cette maladie cutanée, vous devez en plus vous farcir les blaireaux qui vous gratifient de surnoms douteux à longueur de journées d'années. Face de pizza ; calculatrice ; AZERTY ; la lépreuse ; la belle-mère de Blanche-Neige, j'en passe et des meilleures. J'ai eu droit à tout, mais je pense que vous connaissez ces petits noms ; ils sont tous tellement originaux. Mais surtout méchants et gratuits. Des boutons ou des commentaires à deux balles, je ne sais pas lesquels me laissent le plus de cicatrices aujourd'hui...

Pour remédier à ça, j'ai consulté je ne sais combien de dermatologues, j'ai pris des dizaines de rendez-vous avec mon médecin traitant, et essayé un nombre incalculable de traitements. J'ai tout testé (enfin presque, on se comprend) : des nettoyants ; des crèmes ; des gels ; des médicaments ; la pilule. Tout a fonctionné... pendant un temps. C'est bien connu, quand on utilise un produit pendant longtemps il devient inefficace à la longue. Et à ce moment-là, c'est rebelote : médecin ; dermato ; gynéco même ; nouveaux nettoyants ; nouveaux gels et nouveaux médocs. C'est là que j'aimerais pouvoir vous donner la liste de tous les produits que j'ai pu avaler ou foutre sur ma peau ! mais j'en ai eu tellement que le seul dont je me rappelle est le gel Erylic ! Cette ronde des produits aura duré pendant toutes mes années collèges et ma première année de lycée. 

Je ne vais pas le nier, mon acné me préoccupait, mais pas outre mesure. Il faut dire qu'à l'époque je ne prenais pas forcément soin de moi :-s ! J'avais une sale coupe, des kilos en trop, un style vestimentaire douteux, et je ne sortais pour ainsi dire pas (ou très peu). Alors "quelques" malheureux boutons en plus, ce n'était pas ça qui allait faire dégringoler ma vie sociale, de toute façon elle était déjà au plus bas. Au cas où vous en doutiez encore, je n'étais vraiment pas le genre de nana aux cheveux parfaits, à la peau parfaite et à la popularité... parfaite !

Sérieusement, ça aurait pu être moi là...

Pour être honnête (après tout j'ai dis que j'écrivais sans détours), les filles grandes, minces, et à la peau de bébé avaient le don de m'horripiler (jalousie oh jalousie !!!) ! Pour ma défense, elles étaient parfaites certes, mais surtout bêcheuses et snob (tout ce que je déteste) ; enfin pour la plupart de celles que je connaissais, je ne fais pas non plus de généralité sur ce genre de filles. Bon en gros, tout ça pour dire que j'étais invisible ! donc forcément l'acné ne me causait pas plus de soucis que ça. Cependant, à un moment, il a bien fallut dire stop. Et c'est là que Roaccutane est entré en jeu. 

Si vous ne connaissez pas Roaccutane (ou son équivalent Curacné), sachez qu'il s'agit d'un traitement assez lourd sous forme de comprimés, dont le principe actif, l'isotrétinoïne, a pour but de venir à bout des acnés les plus sévères. Grosso modo. Je ne suis pas experte en la matière, et m'embarquer dans des explications erronées serait malvenu, donc si vous souhaitez plus d'infos sur Roaccutane, vous en trouverez notamment ici. Mais qui dit traitements lourds dit forcément contre-indications et autres effets secondaires indésirables. C'est pour cette raison que pour bénéficier de ce traitement, il faut se plier à certaines exigences assez contraignantes dirons nous. On peut citer entre autres : pilule obligatoire ; prise de sang tous les mois ; le fait d'aller chercher Roaccutane dans sa pharmacie habituelle et aucune autre. La pilule est obligatoire avec ce médicament car en cas de grossesse, le foetus peut subir de très graves malformations. Si la grossesse survient sous Roaccutane, c'est IVG direct. D'où la prise de sang pour contrôler que l'on n'est pas enceinte. Ca va vous suivez toujours ?! En finir avec l'acné c'est compliqué et loin d'être drôle, surtout avec Roaccutane. Et quand on vous demande pourquoi vous faites une prise de sang tous les mois et que vous répondez "pour prouver que je ne suis pas enceinte. C'est mon traitement qui l'exige", on vous regarde avec des yeux ronds lourds de sens. Encore une fois, c'est pas forcément marrant quand on a 17 ans... Et ça l'est encore moins quand la pilule qu'on vous a prescrit est une véritable catastrophe. La catastrophe en question, c'est Diane 35 (pilule plus que décriée s'il en est).

 
Ce machin, en plus de m'avoir fait gonfler comme un Bibendum sous hélium, a complétement détraqué mon cycle menstruel (selon les mois ça allait de quelques gouttes aux chutes du Niagara) et m'a provoqué des maux de ventre atroces dont je me serais bien passée. Tous ces inconvénients ont vite disparus, mais Diane m'a quand même bien fait souffrir le martyr ! Je me rappelle comme si c'était hier le soir où j'étais littéralement pliée en deux dans mon canapé à pleurer et gémir comme une folle (je "regardais" La chute du Faucon Noir et ma mère avait fait des lasagnes. D'accord on s'en fiche mais c'est pour vous mettre dans l'ambiance !). J'avais l'impression qu'un Alien allait me transpercer le ventre ! Tout sauf agréable... 

Seulement voilà, il se trouve qu'on dit qu'il faut souffrir pour être belle (quelle connerie cet adage !). Et sur ce point j'admets que Roaccutane a bien fait son effet. Tout comme la pilule anti-acné Tricilest, qui a très vite remplacé Diane. J'ai été débarrassé de l'acné pendant environ cinq grosses années après l'arrêt du traitement. J'avais toujours une peau mixte à grasse ainsi qu'un ou deux boutons par-ci par-là de temps en temps, mais rien de méchant. D'un point de vue dermatologique, ces cinq années ont été les plus belles de toute ma vie !

Mais tout ça était sans compter sur la poussée d'acné adulte qui a fait une percée fracassante sur ma tronche il y a quelques mois. Et encore plus ces dernières semaines. C'est dingue quand même, je commence à avoir des rides et je suis toujours là à me battre contre cette pµ$@§n d'acné ! Un comble ; et accessoirement un problème cutané qui me fait souffrir littéralement, physiquement, et psychologiquement. Je dois sonner un peu pimbêche comme ça, mais je vous assure qu'avoir de l'acné passé 16 ans, peut s'avérer douloureux et légèrement handicapant. Je ne sors pas sans maquillage pour camoufler mes imperfections, mais d'un autre côté je me dis que mettre trente-six couches de fond de teint n'est pas forcément bon pour ma peau. Bref, je ne sais plus trop comment (ré)agir. 

Je vous ai mis des photos ci-dessous pour vous montrer l'ampleur des dégâts. J'ai beaucoup hésité avant de les poster, car vous montrer mon visage totalement nu était pour moi une étape difficile à franchir. Mais parler de mon acné sans vous la montrer n'aurait absolument aucun sens... Et puis je me dis que nous faisons toutes partie d'une communauté beauté / santé dont les membres se respectent et ne sont pas là pour juger ou critiquer. Donc voilà. Mon acné, dans toute sa splendeur. Je ne vous dirai pas qu'en regardant ces photos j'ai la gorge qui se serre un max et les yeux humides... (en réalité, j'avais l'impression que c'était moins pire que ça...) Bref, passons.

Entre boutons, rougeurs et cicatrices, mon visage ressemble à un champs de mines Afghan...

 
Donc pour me débarrasser une fois pour toute de mes boutons, j'ai pris rendez-vous chez mon médecin pour avoir son avis, et le moins que je puisse dire c'est que je n'ai pas été déçue (ironie). Il m'a prescrit une crème à utiliser en cas d'acné vulgaire (charmant) : Eclaran, et un traitement anti-biotique qui répond au doux nom de Tolexine. Ca plus ma pilule Tricilest, dont l'effet anti-acné semble chuter de jours en jours... Que vous dire à part que je suis très sceptique sur ce nouveau traitement. Pourquoi ? Eh bien primo car j'ai déjà eu Eclaran (pas si nouveau donc), et niveau efficacité je doute que ce sois le top. Et deuxio, car j'ai tendance à éviter les anti-biotiques comme un vampire évite le soleil ; chez moi, anti-biotiques ne riment qu'avec un seul mot : mycose (et je ne parle bien sûr pas de mycose plantaire...). Donc voilà, en gros j'ai le choix entre la peste ou le choléra. Sympa. Autant vous dire que je suis RA-VIE (ironie bis) !

Si jamais ce traitement s'avérait inefficace, mon médecin m'a suggéré d'autres solutions toutes plus attrayantes les une que les autres. Soit je change encore de pilule, pour une qui aura un effet anti-acné plus fort, autrement dit Diane 35, et ça c'est hors de question. Déjà que je ne suis pas mince, je n'ai envie de me prendre 15 kilos dans le bide par dessus le marché. Soit je reprend Roaccutane, et clairement, je n'ai pas envie de m'embarquer là-dedans à mon âge. Donc, tout ça pour dire que j'ai un peu l'impression d'être dans une impasse. Je croise les doigts pour que cette situation se décante au plus vite.

Pour conclure ce post déjà très long sur mon acné, je dirais que pour l'instant, je n'ai rien d'autre à faire que de prendre mon mal en patience (deux mois de traitement anti-bio). On verra bien ce qui se passe une fois ce délai écoulé. Mais pour mettre toutes les chances de mon côté, j'ai aussi décidé de revoir ma routine visage (sur les conseils de mon docteur, sûrement plus judicieux ceux-là). Moi qui criais haut et fort il y a peu que j'avais trouvé une routine soin à toute épreuve, je dois déjà la changer. Donc direction la para-pharmacie au plus vite pour trouver de bons produits adaptés à ma peau qui me fait des misères (encore des sous que je n'avais pas prévu de dépenser !). 

Voilà voilà ! J'espère que cet article ne vous aura pas rebuté, mais il était essentiel pour moi de vous en parler. Si ça vous intéresse, je vous dis rendez-vous dans deux mois pour un bilan anti-acné...

En attendant, prenez soin de vous, et à très vite. Des bisous !